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Raymond Sens : un génial touche-à-tout



Crédit : lnc - Édition du 05 04 2010.


Coureur cycliste, arbitre de football, joueur puis président de la Ligue de tennis de table, Raymond Sens, le « titi » parisien, Calédonien d'adoption depuis 1949, était un génial touche-à-tout.



Spécialiste de l'américaine, il avait été présélectionné, mais finalement pas retenu, pour les Jeux Olympiques de Londres de 1948. Arrivé l'année suivante en Nouvelle-Calédonie, il n'en était plus reparti. Avec le regretté André Beyney il formait un tandem redoutable sur piste mais il excellait également sur route. Une Grande Epreuve de septembre, un Nouméa-Boulouparis et retour, deux Nouméa-Thio en deux étapes, un Grand Prix de La Foa et un La Foa-Ponérihouen figuraient parmi ses plus grandes victoires. Il y en avait eu beaucoup d'autres jusqu'à son arrêt définitif au début des années 60. Mais pour ce grand sportif, qui avait toujours eu la bougeotte, il n'était pas question de rester inactif.


« Il y avait une table de ping-pong au kiosque de Roger Courtot situé à côté de l'ancien terrain de basket Ernest-Veyret, face à la bibliothèque Bernheim. C'est ainsi que j'ai découvert le tennis de table. Le jeu m'a plu et j'ai persévéré », se plaisait-il à raconter.

En trois ans, Raymond Sens allait devenir l'un des meilleurs joueurs calédoniens. Ce qui lui avait valu de participer aux premiers Jeux du Pacifique Sud à Suva en 1963, à l'âge de 38 ans. Il en était revenu avec une médaille d'argent, battu en finale par un Fidjien. À Nouméa, trois ans plus tard, il avait glané une médaille de bronze en terminant troisième avec l'équipe de Calédonie.

Arbitre de football, Raymond Sens avait dirigé le match opposant la sélection à Manchester United dans les années 60. Entré comme dirigeant à la ligue de tennis de table en 1960, il en était devenu le président en 1984. Jusqu'à son départ en 1999, il avait conduit la sélection à quatre grands chelems, les Calédoniens trustant toutes les médailles d'or mises en jeu à Nouméa (1987), Port Moresby-Laé (1991), Tahiti (1995) et Guam (1999). « Nous perdons un grand monsieur du tennis de table en Nouvelle-Calédonie », avoue Patrick Gillman qui lui a succédé à la tête de la ligue. « Il a formé de nombreux joueurs et champions calédoniens comme ses deux petits-fils. Tous ces joueurs ont remporté de nombreux titres aux Jeux du Pacifique. »

Après la mise en sommeil de son club de toujours, la Société Sportive Indépendante (SSI), il avait participé en 1993, aux côtés de Jacky Kiang, à la création du Club de tennis de table du Mont-Dore.


« Il était resté l'entraîneur du club, jusqu'à l'année dernière »(2009), rappelle Philippe Bonnefois. « Il avait un fort caractère mais il était très apprécié des jeunes. La Coupe d'ouverture du club, rebaptisée Coupe Raymond-Sens, a d'ailleurs eu lieu le week-end dernier », poursuit le président du CTTMD.

Outre ses activités au tennis de table, Raymond Sens avait aussi cumulé les fonctions d'arbitre de football. Et là aussi, il n'avait pas attendu très longtemps pour faire ses preuves. Ce qui lui avait valu de diriger la sélection territoriale lors des matches face à de prestigieux adversaires. Il avait vu ainsi les Calédoniens damer le pion à la grande équipe anglaise de Manchester United ou tenir tête à l'équipe nationale de Bulgarie victorieuse 5 à 3. Grand travailleur, dévoué et discret, Raymond Sens a servi, comme athlète puis en tant que dirigeant et entraîneur, le sport calédonien durant six décennies.

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